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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/459

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ments, en dérivation sur le circuit principal, est gardée en réserve. La station peut desservir un maximum de 250 lampes, de 16 bougies ; et l’éclairage public est fourni par 50 lampes de 16 bougies, et 10 lampes de 10 bougies. La ville paye 3 000 francs par an pour l’éclairage municipal.

Une station centrale d’électricité a été installée à Lyon, par la Compagnie du gaz. Elle dessert deux théâtres et quelques grands établissements. Des dispositions ont été prises pour satisfaire plus tard, les demandes des nouveaux clients ; on a installé 5 000 lampes nouvelles.

Nous passons aux usines centrales existant à l’étranger.

D’immenses usines, peu nombreuses, établies pour distribuer la lumière dans une grande ville, ont paru aux autorités de Londres le meilleur système d’éclairage par l’électricité, de préférence a de nombreuses petites usines. Ce système a été appliqué par un ingénieur italien établi à Londres, M. de Ferranti.

La London Supply Corporation a créé à Deptford une usine plus considérable que celle de Grosvenor Gallery, qui existait déjà en 1884, et qui éclairait avec 33 000 lampes.

La station centrale, qui occupe un espace d’un hectare et demi, est située sur le bord de la Tamise, à côté des bâtiments de la Compagnie de navigation de Deptford. Les chaudières sont disposées dans le sens du fleuve, et de façon à pouvoir augmenter facilement leur nombre. La houille, amenée sur le quai, est hissée dans des paniers mus par une grue hydraulique, et conduite par un tramway aérien aux soutes à charbon, situées au sommet de l’édifice. Les nouveaux bâtiments que l’on construit, comprennent une chaufferie et deux salles de machines, occupant 64 mètres sur 60 mètres, avec 30 mètres de hauteur.

Le câble conducteur est formé de tubes concentriques, ayant la même section totale de 380 millimètres carrés ; le tube intérieur a 4mm,7 d’épaisseur et celui de l’extérieur 12mm,3. Entre ces deux tubes se trouve un espace de 12mm,6, rempli d’une matière isolante fortement comprimée, coûtant 50 centimes le kilogramme. Cet isolant est placé, sur le tube intérieur ; le tube extérieur est introduit par-dessus, et on exerce sur lui une forte pression, pour, en former une masse compacte. Ce câble doit être posé par longueurs de 6 mètres, reliées par un joint à un raccord, à l’instar des canalisations de gaz. Il a un diamètre total de 60 millimètres. La perte totale de potentiel, depuis la machine jusqu’aux lampes, est inférieure à 3 pour 100.

Pour conduire le courant de la station centrale aux points de distribution dans la ville, on a eu l’idée d’utiliser les lignes des Compagnies de chemins de fer qui parcourent le sud de Londres ; en sorte que les conduites de câbles iront de Cannon Street à Kensington, pour continuer leur parcours après les fins de ligne. Deux câbles conducteurs ont pour buts : Cannon Street, Ludgate-Hill et Charing Cross, stations de distribution. Celles-ci sont constituées par un bâtiment, avec cave et grenier, aux gares terminant la voie ferrée, et dans lequel aboutissent les extrémités du câble primaire, lesquelles sont attachées à un transformateur, placé aussi dans le bâtiment.

Les machines dynamos employées par M. de Ferranti, ne diffèrent que par des détails de construction, des machines Siemens à courants alternatifs ; mais leurs dimensions sont colossales. L’armature des petites machines a 3m,60 de diamètre, avec une hauteur totale de 4m,50. Les grandes machines comportent 13m,60 de hauteur, avec un poids de 500 tonnes chacune !

L’électricité fournie doit être mesurée au