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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/463

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à titre d’essai, pour l’éclairage de 12 lampes à arc et de 250 lampes à incandescence, au moyen d’accumulateurs.

À Elberfeld, une usine centrale a été créée, pour alimenter 3 000 lampes à incandescence. On se propose de porter ce nombre à 10 000. MM. Siemens et Halske, de Berlin, concessionnaires de cette entreprise, disposent de 7 machines à vapeur et de 14 machines dynamos, qui seront installées au fur et à mesure des besoins.

À Hambourg, à Lübeck, à Brème et à Leipzig, l’installation de l’éclairage public par l’électricité, est chose décidée.

À Cologne, on a établi une station centrale, alimentant 3 000 lampes à incandescence, au moyen de moteurs à gaz.

À Magdebourg, les autorités municipales exploitent l’éclairage électrique pour leur propre compte.

À Francfort-sur-le-Mein, une commission a été instituée, pour mettre à l’étude l’adoption de l’éclairage électrique dans la ville.

En résumé, soixante villes allemandes possèdent actuellement des installations privées ou centrales d’éclairage électrique, comprenant 4 000 foyers à arc, et 60 000 lampes à incandescence, et exigeant une puissance mécanique totale de 15 000 chevaux.

Dans une conférence faite en mai 1890, à la Société des ingénieurs et architectes d’Autriche, le professeur Englender a fait la description des usines centrales existant à Vienne. Elles sont au nombre de quatre :

1° La station centrale de l’Impérial Continental Gas-Association, construite pour l’éclairage des deux théâtres de la Cour ; 2° la station centrale de la maison Siemens et Halske ; 3° la station centrale de la Compagnie d’électricité de Vienne ; et 4° la station centrale de la Compagnie d’électricité internationale (Ganz et Cie), près du pont Kronprinz-Rudolph, sur le Danube.

La première de ces stations est une section de la Compagnie du gaz ; la deuxième appartient à une maison de commerce ; la troisième et la quatrième sont des entreprises de Sociétés par actions.

La station centrale de la Gas-Association emploie des machines dynamo-électriques du système Crampton.

Les chaudières ont 1 056 mètres carrés de surface de chauffe. Le service d’éclairage est assuré par huit machines à vapeur compound, trois de 170 chevaux, cinq de 120 chevaux. Pour le service de jour, deux machines à vapeur seulement fonctionnent pour charger les accumulateurs ; le soir, on leur adjoint une troisième machine.

Le chargement des accumulateurs se fait à 150 volts, la décharge à 100 volts.

Les machines à vapeur de cette station ont des cylindres superposés, et s’échauffent très fortement ; mais en raison du grand nombre des machines de rechange, le service n’est pas interrompu ; en outre, elles ne tournent qu’à 350 tours, au lieu de 450.

À l’Opéra de Vienne, il y a environ 5 500 lampes à incandescence ; au Nouveau Burgtheater, environ 5 000, soit un total d’environ 10 000 lampes à incandescence, de 13 à 32 bougies. La canalisation est à conduite double, et les câbles sont en cuivre. La recherche de l’eau d’alimentation a présenté de grandes difficultés, attendu que l’on n’a pu en trouver même à 300 mètres de profondeur. Actuellement on la prend au quai François-Joseph, et on la recueille dans des réservoirs ; elle est épurée à la station centrale.

La station centrale Siemens est avantageusement située au centre de la ville, mais aussi très resserrée, et enfoncée dans un coin, sans chemin praticable pour les matériaux de chauffage. La machinerie comprend, provisoirement, deux machines à vapeur compound, à haute pression, de 200 chevaux,