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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/468

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née 1878, sous la direction de M. Honoré, son ingénieur, les sous-sols de l’établissement étaient aménagés pour recevoir des machines dynamos Gramme et de Méritens, ainsi que les machines à vapeur nécessaires pour les actionner. La certitude d’éviter toute cause d’incendie, fut le motif déterminant de l’adoption, dans les Magasins du Louvre, de cet éclairage qui, aujourd’hui, a été perfectionné et étendu.

La bougie Jablochkoff fut adoptée à l’origine, et elle est encore conservée aujourd’hui. La puissance totale des machines à vapeur en service aux Magasins du Louvre, est de 250 chevaux. Le nombre des bougies Jablochkoff est de 250 ; les chandeliers sont du système Clariot.

Il a été reconnu, par une longue expérience, que l’on réalise ainsi une économie de plus de 30 pour 400 sur le prix du gaz. En même temps, on peut prolonger d’une heure ou deux, chaque soir, l’ouverture des magasins, et la surveillance de l’éclairage est plus facile. Ajoutons que la lumière électrique conserve aux étoffes leurs nuances les plus délicates.

L’installation de l’éclairage électrique dans les Magasins du Bon Marché, à Paris, a toute l’importance d’une usine centrale. Il y a dix machines à vapeur, dont la puissance totale est de 1 200 chevaux. Bien entendu que toutes ces machines ne fonctionnent pas à la fois, les heures d’éclairage étant peu nombreuses ; mais elles reçoivent d’autres emplois pour les besoins du service de ce vaste établissement. Il a près de quarante machines dynamos Gramme et Edison.

Ce que l’on peut citer comme véritable modèle d’installation, c’est la salle où sont réunies vingt-quatre dynamos Gramme, et quatre machines à vapeur horizontales, de la force de 200 chevaux, chacune.

L’éclairage total a une intensité de 19 188 carcels, fourni par 200 régulateurs Cance, 96 bougies Jablochkoff, et 1 808 lampes à incandescence, de la force de 10 bougies.

En outre, les soirs de fête, les magasins sont éclairés extraordinairement par quatre régulateurs Gramme, de la force de 500 becs Carcel chacun.

Toutes les manœuvres d’allumage et d’extinction se font par ordres téléphoniques. Aucun appareil électrique n’est à la portée du public, ou des personnes étrangères au service de l’éclairage.

Édifiés de nouveau, à la suite de l’incendie qui les dévora, en 1882, par le fait du gaz, les Magasins du Printemps ont adopté l’éclairage électrique. Les bougies Jablochkoff composent la majeure partie de cette installation, l’une des plus belles de Paris. Elle comporte 300 bougies Jablochkoff et 255 lampes à incandescence.

Nous représentons, dans la figure 365, la grande nef des Magasins du Printemps, éclairée, le soir, par les lampes Jablochkoff.

Dans les Magasins du Gagne-Petit, à l’avenue de l’Opéra, on faisait autrefois usage de lampes à huile, les directeurs de cet établissement n’ayant jamais voulu donner accès au gaz, par crainte d’incendie ou d’explosion. Ils avaient fait construire des lampes Carcel, d’une puissance suffisante. L’éclairage électrique qui s’y trouve aujourd’hui, ne comporte point de bougies Jablochkoff, mais seulement des lampes à incandescence, au nombre de 400, et des lampes à arc et à régulateur, au nombre de dix, actionnées par des machines dynamos Edison. Une machine à vapeur, de la force de 100 chevaux, et une chaudière multitubulaire Collet, alimentent le tout.

Les 400 lampes Edison ont remplacé les 400 lampes à huile, qui dépensaient chacune pour 30 centimes d’huile par heure. Une économie considérable a été ainsi réalisée.

On vient de voir quelles sont les condi-