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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/474

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constructeur de Lausanne, a pour principe la mesure exacte du temps pendant lequel passe le courant. Le compteur Cauderay, plus compliqué, se compose, d’une horloge mise en mouvement par l’électricité, de plusieurs organes particuliers indiquant l’intensité du courant, enfin d’un mécanisme opérant la multiplication des deux facteurs du temps et de l’énergie électrique, et effectuant la totalisation des produits obtenus. Le compteur Aron repose sur le retard ou l’avance que peut produire un courant électrique sur la vitesse d’oscillation du pendule.

Le compteur Cauderay est le plus employé en France.

La Société Edison fait usage d’un compteur de l’invention du célèbre électricien de New-York, et qui est fondé sur un principe tout différent de ceux qui viennent d’être énumérés.

Le compteur Edison est basé sur la mesure de l’action chimique du courant. La même quantité d’électricité traversant un bain de substance saline décomposable, comme le sulfate de cuivre ou le sulfate de zinc, précipite toujours le même poids de métal.

Supposons que nous coupions en deux un circuit fermé, dans lequel circule un courant, que nous terminions les deux bouts par deux plaques de zinc, et que nous plongions les deux plaques dans une dissolution de sulfate de zinc. Une partie du métal de l’une des plaques (la plaque positive) se dissoudra, tandis qu’une quantité de zinc rigoureusement égale, se déposera sur la plaque négative. Or, la quantité de zinc déposée est proportionnelle à l’intensité du courant, et par suite, à la quantité d’électricité qui traverse la solution.

On voit dans la figure 368 deux flacons remplis de dissolution de sulfate de zinc, dans lesquels plongent deux lames de zinc, A, B, d’un poids connu. Une fraction déterminée du courant de l’abonné, est dérivée, et envoyée à travers chacun des flacons. Il suffira de peser les plaques de zinc au bout d’un certain temps, pour connaître, par leur augmentation de poids, la quantité d’électricité fournie à l’abonné pendant ce temps. Comme, d’ailleurs, la force électro-motrice a toujours été maintenue constante au moyen du régulateur, cette quantité d’électricité est proportionnelle à la quantité d’énergie consommée.

Le compteur électro-chimique Edison est d’une exactitude rigoureuse. Pour le faire comprendre, nous aurons recours à une comparaison.

Supposons une chute d’eau, servant de force motrice ; ce que l’on fera payer à l’abonné à cette force, ce ne sera pas le débit du cours d’eau, mais la quantité d’énergie fournie par la chute et utilisée. Or, cette énergie est à la fois proportionnelle à la quantité d’eau qui tombe, et à la hauteur d’où elle tombe. Quand la hauteur de chute est constante, on voit que le travail est précisément mesuré par le débit.

Des deux flacons A, B, que l’on voit dans le dessin représentant le compteur Edison, l’un sert à établir la somme à toucher tous les mois par la Compagnie, l’autre sert de contrôle. Il faut que l’indication que donne au bout de l’année le flacon A, cadre avec la somme des indications fournies par le flacon B.

La lampe électrique l qui se trouve au bas de l’armoire, sert à empêcher l’eau de geler en hiver, et voici par quel ingénieux moyen elle produit cet effet.

En temps ordinaire, la lampe ne brûle pas.

Dans notre dessin on aperçoit au-dessus de la lampe, l, une plaque a, composée de deux métaux (cuivre et zinc) superposés, et qui sont de dilatation différente. À mesure que la température s’abaisse, la plaque métallique composée de ces deux métaux, se contracte ; au moment où l’eau est sur le point de geler, la plaque a se contracte,