Aller au contenu

Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/48

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.

et le renvoie dans la chambre obscure, avec cette direction.

Il est bon de dire que les images microscopiques obtenues dans la chambre obscure sont beaucoup moins fines et précises que celles que donne le simple objectif du microscope impressionnant une plaque. Sans doute on peut arriver à donner à l’image la grandeur que l’on désire, en augmentant, grâce au soufflet, la longueur de la chambre obscure. Des détails qui seraient inaperçus deviennent ainsi appréciables. Mais ce que l’on gagne en surface, on le perd en netteté, et les images ont toujours ce vague, ce flou qui caractérise les projections d’une chambre obscure.

Cette remarque fera comprendre la différence qui existe entre les épreuves micrographiques obtenues par l’un et l’autre de ces systèmes que nous venons de décrire.


CHAPITRE IX

les applications de la photographie aux sciences physiques. — les instruments enregistreurs, thermométrographe, barométrographe, magnétographe.

Dans les sciences physiques on fait une continuelle investigation des phénomènes de la nature. La physique et la météorologie reposent sur des observations méthodiques de la température, de la pression atmosphérique, de l’humidité de l’air, de la direction et de l’intensité des vents, des mouvements de l’aiguille aimantée, du degré d’électricité atmosphérique, etc. Mais l’obligation de consulter sans cesse les instruments, et d’en noter les indications, dépasserait les limites du plus grand dévouement et de la patience la plus robuste. On a donc cherché, de bonne heure, à substituer à l’homme des machines, qui enregistreraient elles-mêmes les observations des instruments de physique.

Il est assez curieux de noter que ce désir fut réalisé dès le dernier siècle. En 1772, le navigateur Magellan avait trouvé le moyen de construire des thermomètres et des baromètres, qui, par un effet mécanique, enregistraient leurs propres indications.

Nous n’avons pas besoin de dire que l’inscription des observations par de simples organes mécaniques était impossible à généraliser, avec les ressources dont on disposait au siècle dernier. C’est à la photographie qu’il appartenait de fournir les moyens de résoudre cet intéressant et utile problème.

Aujourd’hui, dans la plupart des observatoires météorologiques, si nombreux et si répandus en tous pays, le physicien est délivré de l’ennui, de la fatigue et de l’assujettissement de lire et d’inscrire les chiffres représentant la température, la pression atmosphérique, etc. La photographie exécute la besogne. Nous donnerons une idée sommaire de la manière dont sont disposés aujourd’hui les appareils enregistreurs fondés sur la photographie.

Pour le baromètre, on utilise la partie supérieure du tube, là où est l’espace connu sous le nom de vide de Torricelli. Le mercure, en s’élevant et s’abaissant dans cet espace, selon les variations de la pression de l’air, arrête, en raison de son opacité, le passage de la lumière à travers sa substance. Si l’on projette un rayon lumineux sur le vide de la colonne barométrique, et que l’on place derrière celle-ci un papier photographique impressionnable, et se déroulant d’un mouvement uniforme, on aura une impression ou une absence d’impression sur la surface sensible, selon les variations de la pression atmosphérique. La lumière d’un bec de gaz, ou celle d’une lampe à pétrole, sont les sources d’éclairage avec lesquelles on a réussi pour ce genre d’appareils, et le papier au chlorure d’argent est l’agent chimique impressionné par ces lumières.