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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/480

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Une machine à vapeur, de la force de plus de 100 chevaux, est établie dans le sous-sol répondant au péristyle du théâtre, du côté de la place du Châtelet.

Le théâtre des Variétés avait fait, en 1882-1883, des essais d’éclairage électrique, au moyen des accumulateurs. Suspendus le 1er mai 1883, en raison des mauvaises affaires de l’entrepreneur, ils furent repris, trois ans après, à la suite de la catastrophe de l’Opéra-Comique, et le 1er juillet 1887, ce théâtre faisait sa réouverture avec l’éclairage électrique.

La machine dynamo-électrique, qui engendre l’électricité, sert à la fois à éclairer le théâtre des Variétés et quelques boutiques du passage des Panoramas, qui lui est contigu.

Cet ensemble d’éclairage se compose actuellement de près de 600 lampes à incandescence de Woodhouse et Rawson (de Londres), de 98 volts, La salle du théâtre comprend 90 lampes de 16 bougies ; la rampe, 44 lampes de 20 bougies ; les cinq herses, 23 lampes, chacune de 12 bougies ; les portants, 3 lampes, chacune de 20 bougies. Le reste des lampes se trouve réparti dans les couloirs, foyer, façade et loges d’artistes. Dans le passage des Panoramas, les cafés et magasins, comprenant, jusqu’à ce jour, environ 1 200 lampes, sont éclairés par des lampes de 10 bougies.

Le courant électrique est produit par des générateurs de vapeur, du système Collet, produisant 1 000 kilogrammes de vapeur chacun, par vingt-quatre heures. L’alimentation d’eau de ces chaudières est faite par une petite machine à vapeur.

Les chaudières envoient leur vapeur dans deux machines à vapeur à condensation, du système compound, de la force de 75 chevaux-vapeur, chacune.

Chaque machine à vapeur actionne directement, par une courroie, une machine dynamo-électrique Gramme, de 400 ampères et 110 volts, tournant à 625 tours par minute.

Une batterie d’accumulateurs, pour servir de secours, et pouvant alimenter 1 200 lampes, est toujours prête à agir.

Une pompe sert à élever l’eau d’un puits, creusé à l’effet d’alimenter les condenseurs.

Toutes ces machines à vapeur et à électricité, installées dans les caves d’une maison de la rue Montmartre (n° 161), composent la petite usine centrale, dont nous avons donné la description et le dessin dans la figure 361 (page 445).

Le théâtre du Vaudeville est éclairé par l’usine centrale de la cité Bergère, appartenant à la Société Edison.

Depuis le mois de septembre 1886, le théâtre du Palais-Royal est entièrement éclairé par l’électricité. Tous les appareils, machines à vapeur, chaudières et machines dynamo-électriques, sont en double ; et la moitié d’entre elles est toujours gardée en réserve, prête à remplacer l’autre, le cas échéant.

L’installation comporte 430 lampes à incandescence, dont 285 de 10 bougies, et 145 lampes de 20 bougies. Elles sont réparties sur cinq circuits différents, dont les extrémités aboutissent à un tableau de distribution, placé dans la salle des machines. Ces circuits desservent : le premier, le lustre de la salle, avec 165 lampes de 10 bougies ; le second, la scène, avec 32 lampes de 20 bougies en verre dépoli sur la rampe, 100 lampes de 10 bougies sur les herses et 24 lampes de 20 bougies sur les portants ; le troisième, les loges d’artistes et le magasin des costumes, et le quatrième, le vestibule d’entrée, l’escalier et les loges de la première galerie ; le cinquième circuit renferme une batterie de 27 accumulateurs et est destiné à fournir la lumière en cas d’arrêt accidentel des machines.