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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/497

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grammes de poudre de mine. On conçoit combien, avec de tels moyens de dislocation du sol, on peut accélérer le travail du forage.

Un immense progrès a été réalisé dans l’industrie de l’exploitation du pétrole américain, par l’idée originale, consistant à envoyer le naphte sortant du sol, à la station la plus prochaine d’une voie ferrée ou d’un canal, au moyen de conduites de fonte, dans lesquelles on fait couler l’huile, comme on y ferait circuler de l’eau.

Les conduites, pour le transport du pétrole, se sont prodigieusement multipliées en Amérique, depuis quelques années. Leur diamètre varie de 15 centimètres à 5 centimètres. On cite comme une merveille le gros tube qui, traversant les États de New-York et de Pensylvanie, conduit le pétrole jusqu’aux raffineries, et aux ports d’embarquement sur l’océan Atlantique.

Comme la pente naturelle ne suffirait pas pour faire voyager ainsi le liquide, des pompes de refoulement sont distribuées sur différentes sections du trajet, pour pousser le pétrole à l’intérieur de la conduite.

Les efforts nécessaires pour triompher de la pesanteur sont quelquefois énormes. On cite des conduites dans lesquelles la pression va jusqu’à 100 kilogrammes par centimètre carré. L’industrie américaine est parvenue à fabriquer des tubes de fonte capables de résister à ces énormes pressions.

Nous trouvons dans Le journal le Génie civil, du 18 juin 1889, les renseignements qui vont suivre sur la création et le développement successif des lignes de conduite en fonte pour le transport du pétrole, des lieux d’origine aux ports d’embarquement.

« La première ligne qui fut établie, dit le Génie civil, allait de Pithole vers l’Oil Creek, et amenait l’huile d’une distance de un kilomètre environ. Trois pompes furent installées, et l’on transportait de Pithole à Miller Farm, station située sur l’Oil Creek, environ 81 barils par jour.

« Cette ligne de conduite était souvent détruite par les charretiers, dont le monopole se trouvait compromis par suite de ce nouveau mode de transport, et on ne parvint à la préserver de la destruction, qu’en organisant des patrouilles armées. Un peu plus tard, on construisit une ligne reliant Pithole Creek à Island Well, sur une longueur de 12 kilomètres. En novembre 1865, une autre ligne relia Pithole à Titusville, qui devint le centre de districts de production, et en même temps, un grand siège de raffinerie.

« Petit à petit on se mit à recueillir l’huile au moyen de conduites reliant les différents puits aux stations centrales ; de là, on la transportait sur des charettes jusqu’aux stations de chemin de fer. Les entrepreneurs de transport firent encore une vive opposition, mais cette fois sans aucun succès, car en 1876, il y avait déjà 8 ou 9 compagnies différentes de lignes de conduite.

« En 1875, on posa une ligne de 90 kilomètres avec des conduites de 0m,10 de diamètre, allant jusqu’à Pittsburg. Il fallut, de nouveau faire garder cette ligne par des hommes armés, pour la préserver de la destruction par ceux dont elle lésait les intérêts.

«… De grandes raffineries ayant été construites à Cleveland, Ohio, Pittsburg, Buffalo, New-York, et au bord de la mer, à Baton, Philadelphie, Baltimore, etc., la question de transport du pétrole devint capitale et les raffineurs s’associèrent pour racheter toutes les lignes de conduites qui existaient en ce moment.

« Les lignes de conduites en Amérique, sauf une, sont la propriété d’une seule Compagnie, le National Transit Company.

« Lorsque ces lignes furent décidées, l’expérience avait sans doute démontré les avantages du système consistant à amener