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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/499

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la National Transit Company. Les pompes varient de dimensions suivant le service auquel elles sont affectées. Sur les lignes de New-York, Pensylvanie, les types les plus parfaits de pompes de pression compound sont en service. Sur la ligne Buffalo-Cleveland et Pittsburg, on emploie des pompes compound sans condensation, tandis que, pour les lignes locales, on se sert d’une pompe ordinaire à haute pression. La moyenne de l’huile pompée dans une journée, est d’environ 28 000 barils.

« Aux différentes stations d’épuisement on a installé plusieurs réservoirs en tôle, mesurant environ 27 mètres de diamètre et 10 mètres de haut, de telle sorte qu’on pompe l’huile des réservoirs d’une station, pour la conduire dans les réservoirs d’une autre station. Un jeu de pompes se trouve dans chaque station, de sorte qu’il ne peut y avoir aucune interruption, une pompe fonctionnant constamment.

« Sur les lignes principales de 0m,15 de diamètre, les pompes ont de 600 à 800 chevaux de force, tandis que celles établies sur les conduites de 0m,100 à 0m,125 varient de 150 à 200 chevaux ; les lignes locales n’ont, par contre, que des appareils de 25 à 30 chevaux. Les conduites sont construites spécialement pour cet usage ; elles sont en fer forgé et essayées avec le plus grand soin avant de quitter l’usine ; elles sont connues dans cette branche d’industrie sous le nom de « conduites pour l’huile ». La longueur de chaque conduite est de 5m,40 et les extrémités sont terminées par des filets de vis au nombre de neuf par 0m,025, avec des accouplements taraudés.

« Les lignes sont posées en grande partie à 2 ou 3 pieds au-dessous du sol, et de distance en distance des coudes sont ménagés sur les conduites, afin de faciliter la dilatation et la contraction ; ce qui évite les joints de dilatation.

« Les lignes ont été, au cours du fonctionnement, obstruées de temps à autre par la précipitation de la paraffine qui adhérait aux conduites, réduisant ainsi, non seulement leur diamètre, mais encore l’écoulement du pétrole.

« Un moyen spécial est employé pour éviter toute obstruction ; il est connu des employés sous le nom de Go Devil[1], parce qu’il parcourt bruyamment les conduites à la même vitesse que l’huile, poussé, par la pression provenant des pompes. On se rend compte de la position de cet appareil, par le bruit qu’il fait lorsqu’il est en marche. Des relais d’hommes observent son passage, et s’il n’avance plus, la conduite doit être coupée et nettoyée à l’endroit où il s’est arrêté.

« Parmi les grands avantages résultant de l’application de nouvelles méthodes de transport, il en est un qui n’est pas à dédaigner : c’est la disparition du danger énorme qui menaçait sans cesse le public voyageant dans des trains, qui étaient souvent détruits par l’inflammation du pétrole. On n’en a vu que trop d’exemples aux États-Unis. »

Ces canalisations sont désignées en Amérique sous le nom de pipe-lines (lignes de tuyaux). Nous représentons dans la figure 379, une ligne de tuyaux transportant le pétrole, ainsi que les wagons-citernes, dans lesquels le pétrole est contenu, pour son voyage sur les voies ferrées.

Le long d’une estacade en charpente, formant quai, court une grosse conduite de fonte, qui est alimentée par les réservoirs de pétrole, et d’où partent des tubes plus petits, embranchés sur la conduite générale, et distants l’un de l’autre de la longueur d’un wagon. Pour remplir tous les wagons d’un train, on amène devant chaque tube d’embranchement un wagon, dans le réservoir

  1. Le Go Devil est un appareil qui gratte l’intérieur des conduites, en faisant un grand bruit. On pense que ce nom, qui signifie Allez au diable, lui a été donné par le premier ouvrier qui l’a introduit dans les conduites et qui a été surpris du vacarme qu’il faisait.