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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/527

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passer ainsi la fumée sur cette grande surface rayonnante (l’air et le rayonnement emportant la chaleur du côté opposé), on économise la chaleur produite à sa plus grande intensité, en en laissant échapper par la cheminée, la plus petite quantité possible.

Au centre est le réservoir de coke, KKN, qui, étant rempli de combustible depuis le haut, entretient uniformément le feu au-dessous, jusqu’à ce que le combustible soit totalement consumé. Dans la partie supérieure, le foyer est privé d’air, au moyen du couvercle, R, qui est ensablé dans l’enclave, TT. Le combustible ne peut donc brûler, faute d’air, quoiqu’il pose perpendiculairement sur le feu.

On obtient ainsi un petit feu constamment entretenu, et une chaleur uniforme, pendant douze à dix-huit heures.

Le tuyau O, par où s’opère l’échappement des gaz provenant de la combustion, est placé environ à moitié de la hauteur totale de la colonne.

Le tirage se règle au moyen de l’introduction d’une quantité d’air plus ou moins grande, par le bouchon à vis C, pratiqué dans la porte inférieure qui sert à l’extraction du cendrier, B. La plaque de mica, E, encastrée dans une ouverture correspondante au foyer, permet de suivre la marche de la combustion, et d’apprécier le moment où il convient de nettoyer la grille, ou de remettre du combustible.

Cette manière d’alimenter automatiquement un poêle, par le seul poids du combustible, renouvelé seulement chaque vingt-quatre heures, était d’un avantage pratique considérable. L’ingénieur russe, de Choubersky, s’emparant de cette idée, construisit le poêle à alimentation continue, qui reproduisait à peu près exactement le poêle de Walker ou de Gough. Mais l’ingénieur russe augmenta l’utilité de ce système, en munissant le poêle d’une paire de roulettes, qui permettent de le transporter d’une pièce à l’autre, et de chauffer ainsi alternativement l’antichambre, la salle à manger ou le salon.

Bien que chacun connaisse le poêle Choubersky, il ne sera pas inutile d’en donner une description précise.

La figure 400 donne la coupe en travers et la figure 401 l’élévation du poêle Choubersky. La légende qui accompagne la figure 400, donne l’explication des différentes parties de l’appareil.

On sait ce qui caractérise ce genre de poêle, c’est la lenteur de la combustion. La faible proportion de coke ou d’anthracite brûlée, procure une grande économie, tout en fournissant la quantité de chaleur strictement nécessaire au chauffage normal d’une pièce d’appartement.

Empressons-nous de dire, toutefois, que la lenteur de la combustion a un inconvénient. Comme une grande quantité de charbon se trouve en présence d’une très faible proportion d’air, il en résulte, comme nous l’enseigne la chimie, qu’au lieu de gaz acide carbonique, il se produit de l’oxyde de carbone, gaz éminemment toxique. Et si le tirage de la cheminée est faible ou nul, le gaz oxyde de carbone peut refluer dans la pièce d’appartement, et occasionner des accidents d’asphyxie aux personnes qui l’occupent.

Aux premiers temps de cette invention, la construction des poêles Choubersky était défectueuse, et l’on n’était pas suffisamment averti des dangers qu’ils peuvent présenter, dans certaines conditions. Telles furent les causes d’accidents assez nombreux, qui se produisirent, à cette époque, et qui émurent beaucoup l’opinion publique.

Grâce aux perfectionnements apportés aux appareils, ces accidents sont devenus