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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/542

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Ainsi, la cheminée sert simultanément à évacuer les gaz brûlés, et à donner l’accès à l’air, pour entretenir la combustion. Cette anomalie s’explique par la différence de température qui produit, pour les premiers, une colonne ascendante centrale, et pour le second, des contre-courants, qui descendent latéralement.

Il résulte de ces conditions toutes particulières, que, pour bien fonctionner, il faut à ce poêle une cheminée à tuyau très large, qui permette au double courant de se produire. En supposant que ce fonctionnement théorique se réalisât, ce genre de poêle n’opérerait aucun renouvellement de l’air dans les pièces chauffées ; de sorte qu’il faudrait que la ventilation de la pièce fût provoquée par d’autres moyens.

Le poêle Richelieu, et le poêle roulant à feu visible ne diffèrent pas, d’une manière fondamentale, du poêle Choubersky. Dans le poêle roulant à feu visible, le feu est rendu apparent par une plaque transparente de mica, qui ferme le devant du foyer. C’est une disposition que présentent aujourd’hui beaucoup d’autres poêles mobiles.

Nous signalerons encore un appareil assez répandu, la Salamandre, que construit à Paris, M. Chaboche.

La Salamandre est une cheminée roulante, qui ne diffère que par sa forme, du poêle Choubersky. Par son large bouclier, qui forme le devant du foyer, elle ressemble, sans doute, extérieurement, à une cheminée à coke, mais, en réalité, sa disposition intérieure est la même que celle du poêle Choubersky. Comme dans ce dernier poêle, on y renouvelle deux fois ou une fois, par vingt-quatre heures, le coke ou l’anthracite, que l’on introduit par un orifice supérieur percé au-dessus du bouclier.

La Salamandre est munie de roues, pour pouvoir la déplacer et l’adapter à l’ouverture d’autres cheminées. La devanture est garnie d’une petite plaque de mica, qui laisse apercevoir le feu.

La Française est une cheminée mobile rivale de la Salamandre, et dont les dispositions sont à peu près les mêmes. Elle diffère de la Salamandre en ce qu’elle chauffe au moyen d’une circulation d’air, et non directement.

Dans le poêle Cadé, le charbon brûle en chauffant directement la pièce, c’est-à-dire sans interposition d’enveloppe de tôle ou de mica ; ce qui est plutôt un inconvénient qu’un avantage, en raison de la possibilité du refoulement des gaz à l’intérieur. La combustion étant assez vive, il se produit probablement peu d’oxyde de carbone. Il faut seulement faire usage de combustible menu, comme le coke n° 0, ou l’anthracite, c’est-à-dire d’un combustible qui ne puisse passer à travers les barreaux de la grille. À défaut de ce combustible, on pourrait se trouver pris au dépourvu. Le foyer est de faible capacité, et ne renferme que peu de charbon soumis à l’incandescence, bien que sa surface apparente soit relativement grande ; de sorte que, malgré la combustion vive, la consommation du charbon est faible.

Un ingénieur de mérite, M, Mouton, a construit et mis dans le commerce, un bon poêle mobile, qu’il décore du nom de Flamboyant. C’est un poêle à combustion lente, avec rayonnement direct du feu. Il paraît assurer une bonne ventilation. En effet, la ventilation est provoquée par la prise d’air du foyer, qui se trouve dans un espace circulaire ménagé dans le socle du poêle. Ce courant d’air a assez de force pour empêcher d’arriver à la température rouge toutes les parties métalliques du foyer.