Aller au contenu

Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/574

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.
 Les corrections sont expliquées en page de discussion



l’ouvrier en chambre, pour l’exécution des plus minimes travaux. Ils ont encore le moteur électrique. Partout où il existe une canalisation d’électricité pour l’éclairage, une simple prise de courant, une dérivation, suffit, et le moteur électrique, qui est gros comme le poing, fait une besogne importante, sans bruit, sans danger, sans nécessiter de courant d’eau refroidissante. Ils ont enfin le moteur à gaz, de toutes forces, depuis un quart de cheval-vapeur, jusqu’à 50 chevaux.

De tous les moteurs dont dispose aujourd’hui la petite industrie, le moteur à gaz est plus répandu. Les avantages pratiques et l’économie qui sont l’apanage de la machine à gaz, expliquent sa grande diffusion actuelle. Ces avantages ressortiront suffisamment des considérations et des chiffres qui vont suivre.

Comparons le prix du travail obtenu de l’homme employé à faire tourner une manivelle, avec celui que l’on obtient en employant un moteur à gaz, particulièrement le moteur horizontal Otto, que nous prendrons pour type, dans ce parallèle.

La journée d’un homme employé à faire tourner une manivelle, se paye, dans tous les pays industriels, au moins 3 francs 50. Seulement, un ouvrier ne peut travailler sans interruption ; il se repose fréquemment, et ces repos absorbent un temps, qui réduit la journée à un effectif réel de sept heures. L’heure absolue de travail d’un manœuvre employé à faire tourner une manivelle, revient donc à 50 centimes.

Un moteur à gaz horizontal Otto, de la force d’un demi-cheval-vapeur, équivaut à la force de quatre hommes, et pour produire cette force, le moteur consomme 650 litres de gaz par heure. En évaluant à 40 centimes (ce qui est un chiffre élevé), le prix du gaz, on voit qu’un moteur d’un demi-cheval, développant la force de quatre hommes, dépenserait, environ 20 centimes de gaz par heure, c’est-à-dire 30 centimes de moins que l’homme de peine tournant la manivelle, tout en produisant un travail quadruple. Mais comme il suffit de produire, avec le moteur à gaz, le quart de cette force, pour représenter le travail d’un homme, la dépense de gaz se réduirait à 80 ou 100 litres de gaz par heure (auxquels il faut, toutefois, joindre 300 litres de gaz, qui est la consommation régulière et constante, pour faire marcher le moteur à vide). La dépense totale pour produire, par heure, la force équivalente à celle d’un homme, sera d’environ 400 litres de gaz, c’est-à-dire le prix de 16 centimes.

On dépensera donc seulement 16 centimes par heure, avec le moteur à gaz, au lieu de 50 centimes que l’on est obligé de dépenser en employant l’homme comme moteur.

Le moteur, à gaz Otto procure donc une économie de 70 à 75 pour 100 sur l’homme employé à tourner une manivelle, même en supposant le gaz coûtant 40 centimes le mètre cube, prix excessif, car, dans beaucoup de villes, il se réduit à 20 centimes, et il est à Paris de 30 centimes.

Comparons maintenant le prix de revient du travail obtenu au moyen d’un cheval attelé à un manège, à celui que l’on obtient en employant un moteur à gaz horizontal, que nous supposerons toujours du système Otto.

Nous ferons d’abord remarquer que la force effective d’un moteur à gaz d’un cheval-vapeur, équivaut à peu près à la force de deux chevaux ordinaires. Par suite, le prix d’achat du moteur à gaz étant à peu près le même que celui de deux chevaux ordinaires, à force égale, le moteur à gaz n’est pas plus coûteux d’acquisition que le moteur animé.

Mais la dépréciation annuelle subie par