Aller au contenu

Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/649

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

a obtenu le degré convenable de pression.

Quand on parle dans l’embouchure V, tout en tournant la manivelle, comme le montre la figure 470, le diaphragme métallique se met à vibrer, et la pointe qu’il porte vient toucher la feuille d’étain, à l’endroit où elle passe sur le sillon en spirale. Lorsque la membrane et le style exécutent leurs vibrations, la feuille d’étain n’est pas toujours frappée par le style ; alors, les traits imprimés sur la feuille d’étain sont dentelés. Ces dentelures sont la reproduction exacte de vibrations des sons qui les ont produites.

Il reste maintenant à répéter, à faire entendre les paroles ainsi imprimées sur le papier d’étain.

Les sons émis par la voix sont représentés, comme nous venons de le dire, par des vibrations, qui ont été enregistrées sur le métal. Il faut que ces vibrations renaissent au dehors, sous la forme des sons primitifs.

La première condition, c’est d’exécuter la reproduction des sons dans la même durée de temps qu’elles ont été faites, c’est-à-dire qu’il importe de faire tourner le cylindre avec la même vitesse qu’il avait pendant qu’il inscrivait les vibrations sonores.

Pour la reproduction des sons de la voix, c’est tout simplement le même appareil qui les reforme, par le même moyen qui avait servi à les enregistrer. Le phonographe enregistreur est le même que le phonographe répétiteur.

La machine parle au moyen de la feuille d’étain enroulée et de la pointe qui, appliquée de nouveau à sa surface, fait de nouveau vibrer la membrane métallique. Les vibrations de celle-ci sont traduites au dehors et amplifiées par l’intermédiaire de l’embouchure à laquelle on peut appliquer un porte-voix en carton mince.

Fig. 471. — Reproduction des sons de la voix.

Cette reproduction de la voix correspond donc à sa réception par le phonographe. La pointe qui touche le cylindre tournant, reçoit de lui les soubresauts que lui avait imprimés la membrane mise en mouvement par la voix, et les mouvements de la marche du cylindre sur la feuille d’étain agissent sur la membrane de manière à lui faire répéter les sons qu’avait émis la voix, sous l’impulsion des lèvres. C’est ce que représente la figure 471.

Ainsi, le mécanisme est, comme nous le disions en commençant, très analogue à celui des serinettes, des orgues de Barbarie et des boîtes à musique. Dans le phonographe, la machine inscrit elle-même les sons sur le cylindre, puis elle traduit en voix ce qu’elle a inscrit en petites aspérités sur ce cylindre.

On met donc, avec le phonographe, la parole en portefeuille.

Dans l’échelle musicale, la hauteur des sons dépend du nombre des vibrations fournies par le corps vibrant dans un temps donné. Conséquemment, la parole peut être reproduite par le phonographe sur un ton dont l’élévation dépend de la vitesse de rotation que l’on donne au cylindre. Cette vitesse est-elle la même que celle de l’enregistrement, le ton des paroles reproduites est le même que le ton des paroles prononcées. Si cette vitesse est plus grande, le ton est plus bas.

Comme les appareils tournés à la main,