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Page:Figuier - Les Merveilles de la science, 1867 - 1891, Tome 6.djvu/66

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douce), dans le but de simplifier l’exposé général de la question de la gravure photographique, assez complexe, et que l’on trouve traitée avec beaucoup de confusion dans les ouvrages scientifiques. En effet, d’une part, la gravure typographique (gillotage et photogravure directe) est maintenant d’une importance industrielle considérable, tandis que la photolithographie et la gravure photographique en creux ne trouvent que de rares débouchés. Aujourd’hui, la plupart des ouvrages de science et d’art se remplissent de gravures dérivant de la photographie et s’imprimant avec le texte, tandis que les lithographies et gravures, qu’il faut tirer à part, et qui, dès lors, reviennent à un prix élevé, ne se voient que très rarement dans les publications, et ne servent qu’à des besoins vraiment artistiques.

Nous ne pouvons cependant nous dispenser de traiter ici rapidement de la photolithographie et de la gravure photographique en creux (ou taille-douce), en rattachant à ce dernier genre la photoglyptie.

photolithographie.

On peut obtenir des épreuves de photographie tirées à la presse lithographique, de deux manières :

1o En pratiquant la première des opérations du gillotage telles que nous les avons décrites (pages 53-58), c’est-à-dire en obtenant sur le zinc, recouvert de l’épreuve photographique positive, une impression en très léger relief, au moyen d’une faible morsure par l’acide azotique. On a ainsi une planche de zinc contenant le dessin. Si l’on passe à sa surface le rouleau d’encre grasse, et que l’on tire à la presse lithographique, on a, comme nous l’avons dit pages 54-55, une assez bonne lithographie.

Ici le zinc remplace la pierre lithographique. Mais on sait qu’en lithographie (en dépit de son nom : lithos, pierre) le zinc sert souvent à recevoir le dessin et à fournir la planche pour le tirage : c’est, alors, la zincographie, simple variante de la lithographie.

En résumé, obtenir, par le gillotage, une planche de zinc en relief contenant le dessin à tirer en lithographie, et tirer à la presse des lithographes, voilà une première ressource de la litho-photographie.

Mais ce procédé ne pouvant fournir qu’un petit nombre d’épreuves, on pratique généralement la litho-photographie par une tout autre voie.

Le procédé consiste dans l’emploi de la gélatine bichromatée, c’est-à-dire le vieux moyen photogénique découvert par Poitevin, et qui a reçu tant d’applications différentes. On opère comme il suit :

On prend une pierre lithographique, et on la recouvre d’une couche de gélatine bichromatée. Sur cette couche, on place l’épreuve photographique négative, que l’on veut imprimer lithographiquement, et l’on expose la pierre au soleil. La lumière qui traverse les parties claires rend insoluble dans l’eau la gélatine, qu’elle a touchée, tandis que la gélatine des parties noires, qui n’a pas reçu de lumière, reste soluble. Donc, si après un temps suffisant d’exposition lumineuse on lave la pierre à l’eau chaude, la gélatine non impressionnée se dissout, et la pierre reste recouverte de gélatine insoluble. Or, cette gélatine insoluble a la propriété de retenir l’encre d’impression lithographique, tandis que le rouleau ne laisse pas d’encre sur les parties de la pierre non gélatinisées. Au tirage, on obtient donc des lithographies.

La presse qui sert à obtenir les photolithographies se voit dans la figure 73.

On opère quelquefois autrement. On tire une épreuve photographique négative sur du papier enduit de gélatine bichromatée, on expose à la lumière, et on lave le papier, pour faire disparaître la gélatine