Aller au contenu

Page:Filion - À deux, 1937.djvu/65

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
— 63 —

dit son petit mouchoir afin d’éviter le bruit de ses larmes d’arriver jusqu’aux autres tables.

Aussitôt, Alexandre se leva, demandant de commander un taxi ; il vint l’aider à remettre son manteau, évitant pendant ce temps de lui adresser la parole. Il avait deviné que son accent de tout à l’heure avait suffi pour faire déborder la coupe déjà trop pleine.

Il l’aida à monter en voiture, et s’assit à ses côtés.

Le chauffeur avant de démarrer, se retourna, attendant qu’on lui indiquât le but de la course.

— Dois-je vous ramener directement à l’Ave-Maria ? questionna-t-il très bas.

— Non, oh non, dit-elle véhémente, je ne saurais y entrer tout de suite.

Le jeune homme se pencha en avant et donna au chauffeur une adresse inconnue de la jeune fille, et qu’elle ne put saisir dans son complet désarroi.

Alexandre était enchanté de la tournure que prenaient les choses. Il la conduirait chez lui, à sa chambre ; enfin il pourrait la questionner loin des regards indiscrets, et arriverait à savoir ce qui l’avait ainsi émue et bouleversée.

La voiture s’arrêta devant un immeuble d’apparence convenable, sans montrer un grand étalage de luxe.

Alexandre descendit le premier, et tendit la main à Laure.