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Page:Fischbach, Le siège et le bombardement de Strasbourg, 1870.djvu/9

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La triste cohue brûla le pavé des rues de Haguenau et sortit par la porte de Strasbourg. Les uns prirent à travers champs, les autres tombèrent au bord du chemin, quelques-uns poursuivirent leur course folle jusqu’à Strasbourg, où bientôt se répandit la nouvelle : L’armée de Mac-Mahon est battue !

Une indescriptible émotion s’empare aussitôt de la ville et une agitation fiévreuse règne dans les rues. Au même instant débouchent par les faubourgs des convois de blessés provenant de l’affaire de l’avant-veille, de la bataille de Wissembourg, et le spectacle de ces hommes couverts de sang et de boue, ces corps mutilés qu’on transporte à découvert, tout cela achève de répandre sur la ville de Strasbourg un épais voile de deuil. Tout à coup, frayeur nouvelle et agitation plus anxieuse encore. Un lugubre bruit retentit dans la rue : on bat la générale ! Les boutiques, les maisons se ferment ; les soldats courent vers les casernes ; on croit que l’ennemi est aux portes. Aussitôt des ordres partent dans toutes les directions ; les ponts-levis sont dressés, et à sept heures du soir la ville est complétement fermée. Des centaines d’habitants stationnent hors des murs, criant qu’on leur ouvre, et obtiennent enfin de pouvoir entrer encore.

7 août.

La nuit pourtant fut calme au dehors ; au dedans, une fièvre pénible tourmentait les esprits et l’on avait je ne sais quel pressentiment vague des souffrances qui devaient venir. Le lendemain, à l’aube, triste spectacle. Une grande partie de l’aile droite de l’armée française, que