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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 1, 1892.djvu/40

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LA PLANÈTE MARS.

« Et quoique j’eusse dessein de faire des observations tous les matins, de ce jour-là il survint toujours quelque chose qui m’en empêcha jusqu’au 28 mars, vers les 3 heures, que l’air se trouvant léger en poids, quoiqu’il fût humide et un peu brouillé, je vis qu’il était justement de la forme représentée dans la fig. 1, ce qui ne se peut accorder avec les autres apparences, si ce n’est que nous admettions un mouvement de Mars sur son centre. Si cela était, nous pourrions, par les remarques des 21, 22 et 28 mars, conjecturer que ce mouvement se fait une ou deux fois en 24 heures, si ce n’est qu’il ait quelque espèce de mouvement de libration, ce qui ne semble pas si vraisemblable. J’observerai à l’avenir, autant qu’il me sera possible, si cela est véritablement ainsi, oui ou non. »

Explication des figures dont il est parlé dans le précédent discours.

« A. — La figure que j’ai observée le 3 mars, à 6h20m au matin, l’air étant pesant comme on le reconnut par le baromètre à roue et ayant plusieurs parties inflectives (c’est-à-dire qui faisaient réfraction) dispersées en haut et en bas.

« B. — L’autre figure que j’ai tirée de l’observation que je fis le même matin, environ dix minutes après. Ces deux remarques ont été faites avec des oculaires fort convexes.

« C. — Le 10 mars, 0h20m au matin, l’air étant pesant et plein de parties inflectives, je me servis d’un oculaire assez faible.

« D. — Le 10 mars, 3h0m au matin, l’air étant pesant et plein de parties inflectives, ce qui le rendait plus rayonnant et plus confus qu’il n’était à 3 heures ou environ auparavant, je me servis d’un oculaire faible.

« E. — Le 21 mars, 9 heures et demie du soir, l’air étant léger et clair, sans parties inflectives, sa face paraissait distinctement de cette forme : je me servis d’un oculaire faible.

« F. — Le 22 mars, 11 heures trois quarts du soir, l’air continua d’être léger et clair, sans vapeurs inflectives, l’oculaire était faible.

« G. — Le 21 mars, 8 heures et demie du soir, l’air était clair avec quelque peu de veines inflectives et indifféremment léger. L’oculaire était faible.

« H. — Le 23 mars, 9 heures et demie du soir, l’air était assez léger, mais humide et en quelque façon épais, mais il paraissait avoir peu de parties inflectives.

« I. — Le 28 mars, 3 heures du matin, l’air était à peu près comme le 23, humide, brumeux avec des veines. »

Cet exposé des observations de l’astronome anglais est une traduction à peu près textuelle de sa communication à la Société Royale de Londres, le 28 mars 1666. Nous avons reproduit ici, par la photogravure, en fac-similés authentiques, sans retouche aucune et de même dimensions que les originaux, les neuf dessins de Hooke. Les dates des observations doivent être augmentées de 10 jours, parce que la réforme du calendrier adoptée en Italie dès l’an 1582 n’a été adoptée en Angleterre qu’en 1752. Le 3 mars correspond donc au 13.