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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 1, 1892.djvu/403

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GREEN, PERROTIN. — OBSERVATIONS.

bel était d’avis que la carte de M. Green réclamait une rectification près de la mer Knobel, attendu qu’il avait trouvé là des bandes sombres au lieu de l’espace clair nommé terre de Le Verrier. Or M. Green a reconnu cet espace très nettement pendant l’opposition de 1886. « La comparaison des deux séries d’observations montre que des changements s’accomplissent de temps à autre en plusieurs régions de Mars. La mer Lassell, qui était pendant la dernière opposition presque aussi distincte que l’Oculus, et la baie de Huggins sont citées comme exemples ; celle-ci s’est montrée large et bien marquée. »

L’un des faits les plus remarquables observés pendant l’opposition de 1886, a été l’apparition fréquente de masses lumineuses sur le bord, qui n’arrivent jamais au méridien, et de portions orangées vues au méridien qui deviennent blanches en arrivant au bord. N’en peut-on conclure qu’une condensation nuageuse prévaut sur le côté droit de la planète et que ces masses nuageuses sont dispersées quand elles arrivent au méridien, devant le Soleil ?

cxxii. 1886. — Perrotin. Observation des canaux.

« Pendant la dernière opposition de la planète Mars, écrit M. Perrotin[1], nous avons, M. Thollon et moi, consacré plusieurs soirées à l’étude des configurations de la planète, à l’aide de l’équatorial de 0m,38 de l’Observatoire de Nice.

» Commencées seulement à la fin du mois de mars, à cause du mauvais temps, les observations ont été poursuivies jusqu’au milieu de juin, toutes les fois que les circonstances l’ont permis. Elles avaient surtout pour but la reconnaissance des canaux simples ou doubles découverts par M. Schiaparelli et qui n’avaient guère été observés jusqu’ici que par lui seul.

» La planète était dans des conditions relativement défavorables, en raison de son faible diamètre apparent, dont la valeur, au moment de l’opposition, le 6 mars, était de 14″ à peine, tandis qu’il atteignait près de 25″ lors des observations de 1877 du savant astronome italien.

» Nos premières tentatives pour apercevoir les canaux ne furent pas encourageantes et, après plusieurs jours de recherches infructueuses, qui s’expliquent en partie par la mauvaise qualité des images, en partie aussi par la difficulté propre à ce genre d’investigations, après avoir abandonné une première fois, puis repris cette étude, nous allions y renoncer définitivement, lorsque, le 15 avril, je parvins à distinguer l’un des canaux situé à l’ouest de la mer du Sablier, Grande Syrte de Schiaparelli, et mettant en communication cette mer avec le détroit d’Herschel (Sinus Sabæus).

  1. Bulletin astronomique, juillet 1886, p. 324.