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Page:Flammarion - La Planète Mars et ses conditions d’habitabilité, tome 1, 1892.djvu/413

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PROCTOR. — NOUVELLE CARTE. CANAUX ET FLEUVES.

Telles sont les considérations de l’astronome anglais sur cet intéressant sujet. Nous y reviendrons plus loin, pour le discuter complètement. L’auteur a examiné également, comme nous venons de le voir, les curieuses observations de M. Schiaparelli sur les canaux et leurs dédoublements. Il ne croit pas que ces canaux soient réels. « We cannot regard them as objective realities, écrit-il en 1888, this is manifestly incredible. » L’auteur pense que ce sont là des images optiques, non des illusions, mais des images explicables

Fig. 208. — Nouvelle carte de Mars, par Proctor, en 1888.
par les lois connues de l’Optique. Il les considère comme des images de diffraction produites dans les yeux des observateurs de chaque côté des lignes des fleuves de Mars, lorsque ces fleuves deviennent blancs par la gelée ou par des nuages allongés le long de leur cours. L’existence de ces canaux a conduit Proctor à remanier sa première carte et à lui substituer celle que nous reproduisons ici (fig. 208), dans laquelle un grand nombre de fleuves sont tracés, aboutissant aux golfes et aux mers. Nous avons vu, aux observations de Dawes (1864, p. 185), que cet éminent observateur regardait la baie du Méridien comme formée de deux pointes donnant l’impression de deux embouchures de fleuves très larges. Treize ans plus tard, en 1877, M. Schiaparelli a pu apercevoir ces fleuves vainement cherchés par Dawes, et les a considérés comme des canaux auxquels il donna le nom de Gehon et Hiddekel. L’idée de fleuves est, en effet, simple et naturelle : Proctor y revient avec raison, et sa carte ainsi conçue offre un aspect qui n’est pas sans analogie avec les principaux caractères de la géographie terrestre. Mais reste toujours