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CORRESPONDANCE

Lundi prochain je dînerai chez les Lapierre.

Le temps s’est singulièrement rafraîchi. J’espère qu’il en est de même à Paris. Je vais faire une petite promenade dans les cours, en compagnie de Julio, avant de dîner. Mais que Croisset est triste, sans sa propriétaire !

Remercie bien Ernest de la peine qu’il s’est donnée pour mon logement. Sans être « sublimes » ni l’un ni l’autre, soignez-vous bien ou plutôt tâchez de n’avoir besoin d’aucun soin extraordinaire : pas de maladies, et pas d’accidents !

Je t’écrirai lundi ou mardi prochain.

Pense à moi souvent et envoie-moi de bonnes lettres.

Bon voyage[1], mes chers enfants. La pensée de

Ta vieille Nounou qui te bécote t’accompagne.


1460. À SA NIÈCE CAROLINE.
Croisset, mardi, 16 juin 1874.

Où es-tu maintenant, pauvre fille ? Sans doute au milieu de la mer, confinée dans ta cabine s’il pleut, ou bien, s’il fait beau, appuyée sur le bordage à contempler les effets du ciel et de l’eau. Je vous souhaite un meilleur temps qu’ici, où il fait un froid de chien. J’ai été obligé depuis trois jours d’avoir constamment du feu dans mon cabinet. Ma journée d’hier a été abominable d’ennui, car je suis resté sur le pavé de Rouen depuis 1 heure

  1. M. et Mme Commanville venaient de s’embarquer pour la Suède.