Page:Flaubert - Salammbô.djvu/424

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Mais il y avait parmi les Mercenaires un Campanien, ancien esclave déserteur de Rome, d’une force merveilleuse et d’une astuce incroyable à la guerre : il s’appelait Spendius (*). Cet homme

(*) Page 8, § 3. On le nommait Spendius, etc.
redoutait de retomber au pouvoir de son ancien maître, qui le recherchait (*), et d’aller, selon la loi romaine, mourir sur la croix ;
(*) Page 31, § 4, On l’avait pris, il s’était échappé…
Comme on devait rendre aux Romains…
c’est pourquoi il n’était discours ni manœuvres qu’il n’employât pour faire échouer l’arrangement projeté entre les rebelles et Carthage. Il avait avec lui un Libyen, du nom de Mathos, homme de naissance libre, qui avait servi en Sicile, et était alors l’âme de tous les troubles (*). Mathos avait peur de payer pour les autres,
(*) Cf. page 32.
et il entrait ainsi dans les desseins de Spendius (*).
(*) Page 32. [On voit que le « roman » de Mâtho, son amour pour Salammbô, sa haine, ses tourments, ne trouvent pas place dans le récit de Polybe.]

Il (*) alla donc trouver les Libyens (*) et leur dit : « Quand les

(*) Dans Salammbô, c’est Spendius. Cf. page 79.
(*) Page 79, ligne 28 … il alla réveiller les Libyens, etc.
autres Mercenaires seront rentrés dans leurs foyers, après avoir touché leur solde (*), vous autres vous resterez en Afrique (*) ; et c’est
(*) Page 79. Il leur dit : quand les Ligures, les Grecs, les Balèares seront payés, ils s’en retourneront.
(*) Page 79. Mais vous autres, vous resterez en Afrique, etc.
sur vous que Carthage fera tomber toute sa haine, cherchant, par quelque horrible vengeance, à terrifier toutes les tribus africaines. »

Ces paroles soulevèrent les Libyens ; sous le fallacieux prétexte que Giscon, en acquittant la solde, remettait à plus tard le remboursement du blé et des chevaux (*), ils se déchaînèrent

(*) Page 83, ligne 17. Alors les Africains réclamèrent le blé…
aussitôt.

Toutes les calomnies, toutes les accusations de Spendius et de Mathos contre Giscon et contre Carthage portaient leurs fruits : quiconque demandait la parole était lapidé et avant même que