Page:Flaubert - Salammbô.djvu/439

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Carthage, Hippone et Utique passèrent à l’ennemi (*). Bien plus,

(*) Page 291, § 3 et 4. Alors les citoyens d’Hippo-Zaryte… Utique endurait…
elles ne se contentèrent pas de trahir : elles affichèrent subitement pour les Mercenaires une affection et un zèle absolus, et pour Carthage, une haine et une colère implacables (*). Elles commencèrent
(*) Page 292, ligne 2. Dès lors les deux villes syriennes montrèrent à leurs nouveaux amis un opiniâtre dévouement et à leurs anciens alliés une haine inconcevable.
en effet par massacrer les soldats que la République avait envoyés à leur secours, environ cinq cents hommes, avec leur général, puis les jetèrent du haut des murailles (*) et ouvrirent
(*) Page 291, ligne 25. Survenant derrière eux, ils les prirent aux jambes et les jetèrent par-dessus les remparts…
leurs portes aux Barbares. Elles n’accordèrent même pas aux Carthaginois la permission d’enterrer leurs morts.

En présence de ces événements, Mathos et Spendius s’enhardirent ; ils décidèrent de mettre le siège devant Carthage elle-même (*).

(*) Page 295, ligne 18. Ils allèrent s’établir plus loin tous bien résolus à faire le siège de Carthage.

Cependant la République envoya auprès d’Hamilcar le général Hannibal (*) ; elle le plaçait à la tête des troupes qui, avec la

(*) [Ce général, qui n’était pas le fils d’Hamilcar Barca, ne joue aucun rôle dans Salammbô. Flaubert, qui a tenu à faire une place dans son roman au fils d’Hamilcar, s’est trouvé amené à supprimer l’autre Hannibal, celui dont parle Polybe, pour éviter une confusion entre ces deux personnages.]
permission de Carthage, avaient renvoyé Hannon, lors de la rivalité des deux chefs. Alors, aidé d’Hannibal et de Naravas, Hamilcar parcourut toute la région, interceptant les convois de vivres de Mathos et de Spendius. Cette fois-là, comme bien d’autres, Naravas se montra le plus précieux des auxiliaires. Telle était la situation des forces en campagne.

LXXXIII. Carthage, cernée de tous côtés, se trouva réduite à implorer secours auprès des villes ses alliées. Hiéron de Syracuse avait suivi jusque-là les péripéties de cette guerre avec la plus vive attention et, en toute circonstance, s’était employé de son mieux à satisfaire aux demandes de Carthage ; cette nouvelle démarche le trouva plus zélé que jamais, car il estimait conforme