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Page:Flavius Josephe - Leon Blum - Contre Apion, Leroux, Paris, 1902.djvu/20

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continuellement. Car la preuve de la vérité historique serait la concordance sur les mêmes points des dires et des écrits de tous ; et, au contraire, chacun d’eux, en donnant des mêmes faits une version différente, espérait paraître par là le plus véridique de tous. [27]. Ainsi pour l’éloquence et le talent littéraire nous devons céder le pas aux historiens grecs, mais non point aussi pour la vérité historique en ce qui concerne l’antiquité, et principalement quand il s’agit de l’histoire nationale de chaque pays.


VI

Les Juifs, au contraire, ont toujours eu soin d’écrire leurs annales, dont la rédaction est confiée aux prêtres.


[28] Que chez les Égyptiens et les Babyloniens, Si l’on remonte à la plus lointaine antiquité, le soin des annales et la spéculation qui les concerne aient été entre les mains, chez ceux-là des prêtres, chez les Babyloniens des Chaldéens, et que, parmi les peuples en relations avec les Grecs, les Phéniciens surtout aient usé de l’écriture pour les organisations de la vie et pour transmettre le souvenir des événements publics, tout le monde l’accorde ; je crois donc inutile d’insister. [29]. Mais que nos ancêtres se soient préoccupés de leurs annales autant, pour ne pas dire plus encore que les peuples nommés plus haut, en confiant leur rédaction aux grands-prêtres et aux prophètes, que jusqu’à nos jours cette coutume ait été très rigoureusement observée et, pour parler plus hardiment, doive continuer à l’être, je vais essayer de le montrer brièvement12.