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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/202

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lassitude. Allons, grogna-t-il à part, allons, saute, faquin !…

Et, grattant la guitare, l’abbé se mit à chanter en faisant des mines et des entrechats de ses jambes d’araignée, pendant que les Nymphes battaient des mains pour marquer la cadence et fredonnaient les paroles en chœur :

Robin a une anguille
Qui fait plaisir aux filles
Quand il leur met en main :
Maman, j’aime Robin,
Maman, j’aime Robin !

Je lui sers de bobèche
Sans chandelle ni mèche,
Le soir et le matin :
Maman, j’aime Robin,
Maman, j’aime Robin !

Robin a des sabots
Qui sont vilains et gros.
Il fait caca dessus :
Maman, je n’en veux plus,
Maman, je n’en veux plus !

L’abbé s’arrêta hors d’haleine. Il s’épongea le front d’un grand mouchoir de Cholet qui lui remit plus de tabac sur la face qu’il n’en avait auparavant.