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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/259

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Bas-Empire, ou, qui plus est, qu’à votre lâcheté sans égale ! N’est-il pas dit dans Claudien :

Cuncta ferit, dum cuncta timet.

« Il frappe tout, parce qu’il craint tout ? ».

— Ah, coquin ! fit le pseudo M. de Mazan, qui tira son épée et en présenta la pointe. Ah, coquin ! tu m’as joué, tu bois mon vin et tu m’insultes ! Mais tu me laisseras partir, sinon je découds ton sac à tripes et te renfonce du pommeau tes fariboles dans la gorge !…

Raton s’était précipitée entre le fer et l’abbé Lapin qu’elle accola des deux bras, durant que ses compagnes, dans un grand tintamarre de chaises renversées, de bris de verres et de carafons, couraient chercher la Mère en poussant des cris affreux.

L’obstacle que formait Raton devant son ami permit au forcené de prendre la fuite. Aussi bien, qu’aurait fait l’abbé, sans autre parade que la fragile guitare, que, cependant, il agitait comme une massue ?

— Or, ça, fit la Gourdan, quel est ce remue-ménage ? Encore du bruit dans ma maison ? C’est toi, l’Abbé, la cause que l’on tire l’épée ? Mais quoi ! M. de Mazan n’est plus ici ?…

— Ton M. de Mazan, répondit l’abbé délivré d’une