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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/274

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à Naucratis, qui vit naître Athénée. Une aigle fascinée par ses socques brillantes en enlève une, la transporte à Saïs et la laisse tomber sur les genoux du roi Psammis. Ému jusqu’au fond du cœur par sa petitesse, le roi publie qu’il donnera une récompense à qui lui amènera la propriétaire de ce soulier. Dorique se déclara d’elle-même et l’essai public de la chaussure se fit au milieu d’une cérémonie solennelle qui se perpétua sous le nom de Fête du Soulier.

» Je ne te rappellerai pas la pantoufle de vair de Cendrillon, que tout le monde connaît, continua l’intarissable M. Nicolas, parlant surtout pour lui-même, mais de Lucius, qui, dans le dessein de plaire à Claude, sollicita de Messaline, dit Suétone, qu’elle voulût bien se laisser déchausser par lui. Ayant ôté le soulier droit, il ne cessa de le porter entre sa toge et sa tunique. Il le baisait quelquefois…

Sur ces mots, M. Nicolas rebaisa la mule de Raton, l’engloutit furtivement dans ses basques, et témoigna, pour la seconde fois, que, malgré la quarantaine, il ne lui était pas encore temps de renoncer aux passions…

— J’ai coutume, dit M. Nicolas qui se mit sur son séant après avoir repris haleine et s’être muni de son nécessaire d’écrivain, j’ai coutume de m’enquérir auprès des Prêtresses de la Volupté des particularités de leur