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Page:Fleuret - Histoire de la bienheureuse Raton, fille de joie, 1931.djvu/328

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d’une table, d’un siège et d’une tête de mort. On n’y a ajouté qu’un bénitier, une croix de bois tout unie et un balai, trois images sans cadre et un vaisseau de terre. Vous y trouverez encore la Vie des Pères du Désert, le Point d’Exaction, le Traité de l’Amour de Dieu, de saint François de Sales, l’Imitation, et la Perfection Chrétienne, de Rodriguès. À demain, mon enfant ; que Dieu vous garde, et la Très-Sainte Vierge !…

Mère Marie-Thérèse de Saint-Augustin s’était retirée après avoir aspergé le lit d’eau bénite, laissant Raton dans la stupeur.

Le lendemain et les jours suivants, Raton, vêtue d’un bonnet noir à ruche et d’une coule d’orpheline, s’était initiée dans le détail aux usages dont la Prieure lui avait esquissé le tableau. Avec une facilité surprenante, elle avait appris le Bréviaire, que l’on doit savoir par cœur, et puis, en une seule leçon, tous les signes qui dispensent de parler et qui sont en assez grand nombre pour une république où l’on est censé ne manquer de rien, ne désirant rien. Il y faut, néanmoins, demander à se confesser, ce qui se manifeste en joignant tous les doigts de la main droite avant de s’en frapper la poitrine ; à communier, ce qui se figure par une circonférence en arrondissant les deux pouces et les deux index réunis par les bouts, et en se mettant ensuite le second doigt dans