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Page:Fleury - Littérature orale de la Basse-Normandie.djvu/68

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LITTÉRATURE ORALE

soit qu’il ne fût pas fâché de garder la monture quelques jours encore, il négligea de renvoyer la bête. Saint Médard crut son cheval perdu, il y tenait pour toutes sortes de raisons… et le voilà qui se désole et qui pleure à la pensée qu’il ne le reverra plus. Cela dura jusqu’au jour Saint-Clair ; ce jour-là il se rendit à la fête, il rencontra saint Clair qui s’excusa de son mieux, emmena chez lui son confrère, qu’il régala et auquel il rendit sa monture. Mais cette petite aventure a laissé un profond souvenir à saint Médard et si le jour de sa fête ce souvenir lui revient, il ne peut s’empêcher de pleurer et cela dure jusqu’à la Saint-Clair. C’est depuis lors qu’on a remarqué que, s’il pleut le jour de Saint-Médard, il continue à pleuvoir pendant quarante jours de suite. À l’époque de son affliction on faisait tout ce qu’on pouvait pour distraire le saint. Il se prêtait avec bienveillance à ces efforts, mais il ne riait pas de bon cœur. De là un autre proverbe : il rit comme saint Médard, du bout des dents.

Pour ce qu’il y a d’historique dans ces récits, on peut consulter : Vie du bienheureux Thomas Hélie de Biville, suivie d’un poème du XIIIe siècle, publié pour la première fois par M. de Pontaumont. Cherbourg, 1868, in-12 ; Mémoires de la Société Acadé-