Aller au contenu

Page:Florian - Fables, illustrations Adam, 1838.djvu/299

La bibliothèque libre.
Le texte de cette page a été corrigé et est conforme au fac-similé.

FABLE XVI.

LE PAON, LES DEUX OISONS ET LE PLONGEON.


U

n paon faisait la roue, et les autres

oiseaux
Admiraient son brillant plumage.
Deux oisons nasillards du fond d’un marécage
Ne remarquaient que ses défauts.
Regarde, disait l’un, comme sa jambe est faite,
Comme ses pieds sont plats, hideux.
Et son cri, disait l’autre, est si mélodieux
Qu’il fait fuir jusqu’à la chouette.
Chacun riait alors du mot qu’il avait dit.
Tout à coup un plongeon sortit :
Messieurs, leur cria-t-il, vous voyez d’une lieue
Ce qui manque à ce paon : c’est bien voir, j’en conviens ;
Mais votre chant, vos pieds, sont plus laids que les siens,
Et vous n’aurez jamais sa queue.