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Page:Flourens - De la longévité humaine et de la quantité de vie sur le globe (1855).djvu/64

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L’accroissement en longueur me donne les mêmes faits, et peut-être de plus surprenants encore. Les extrémités de l’os, ce qu’on appelle ses têtes, changent complètement pendant qu’il s’accroît. En effet, la tête ou extrémité de l’os qui se trouvait au point où finit la couche rouge, et qui avait alors elle-même une couche rouge, n’est plus, elle a été absorbée ; et celle qui est maintenant n’existait pas alors, elle s’est formée depuis.

Tout change donc dans l’os pendant qu’il s’accroît. Toutes ses parties paraissent et disparaissent ; toutes sont successivement formées et résorbées, et chacune, comme le dit admirablement Cuvier, est dépositaire, tandis qu’elle existe, de la force qui contraindra celle qui lui succède, et à marcher dans le même sens qu’elle et à revêtir sa forme.

Voltaire, dont l’esprit toujours éveillé saisit tout, redit tout, et ramène tout, autant qu’il peut, à ses vues, Voltaire nous dit, à propos du mot de Leibnitz que je citais tout à l’heure : « Nous sommes réellement et physiquement comme un fleuve dont toutes les eaux cou-