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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/122

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FORMATION DES ÊTRES.

toute la suite des êtres qui en devaient naître.

Toutefois Leibnitz suppose encore autant de créations individuelles distinctes qu’il y a d’espèces diverses. Buffon va plus loin : il imagine qu’à un moment donné, et une fois pour toutes, Dieu a répandu sur le globe la vie commune et destinée à tous les êtres vivants, animaux et végétaux.

Buffon fait consister cette vie, première et commune, en une infinité de germes, de particules, de molécules organiques, qui, par leur agrégation, forment les individus. Ces particules, douées de vie, sont indestructibles, incorruptibles et réversibles.

Cuvier faisait cette objection à l’indestructibilité prétendue des molécules organiques. D’un côté, le globe a d’abord été incandescent, c’est l’idée même de Buffon ; nous savons, d’un autre côté, que tout ce qui est organique se compose de plusieurs éléments distincts ; le feu du globe aura donc décomposé, désagrégé ces éléments, oxygène, azote, etc. : partant, plus de vie.

On dirait que Buffon avait prévu l’objection ; car il imagine ses molécules simples et par conséquent indécomposables ; et il ne lui en coûtait pas davantage de les imaginer ainsi.