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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/142

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FORMATION DES ÊTRES.

Il y a plus ; il suffira, après les plus énormes fractures, de laisser le périoste en place pour que, l’élimination des fragments broyés et séquestrés

    à l’Hôtel-Dieu, dans le service de M. Blandin, pour une plaie fistuleuse de la région antérieure et supérieure de la poitrine, sur le trajet de la clavicule gauche. M. Blandin sonda cette plaie, et il reconnut qu’elle provenait d’une carie de presque toute la moitié interne de l’os. Avant de se décider à faire une opération, il essaya de l’action des émolliens et des pommades fondantes ; mais la maladie résista, et le malade, qui maigrissait, voulut en finir avec sa position. M. Blandin se détermina à faire l’extirpation de la partie malade de l’os, espérant voir cette partie se reproduire, comme il l’avait vu dans les expériences physiologiques de M. le professeur Flourens. Il pratiqua une incision sur la face supérieure de la clavicule, depuis la partie moyenne jusqu’à la partie interne ou sternale ; il comprit dans cette incision le périoste, qui devait jouer le rôle capital dans la reproduction de l’os. À chaque extrémité de cette incision, il en pratiqua une autre à angle droit, de manière à représenter un T à deux branches ; puis il dénuda la clavicule en dehors et en dedans, et passa entre elle et le périoste un instrument fait exprès pour ce genre d’opération, afin de protéger contre la scie le périoste et les parties molles environnantes. Il put ainsi scier, sans crainte, l’os à sa partie moyenne, le désarticuler à son extrémité sternale, l’extirper en un mot.

    « Lorsque M. Blandin eut terminé cette opération avec l’habileté qu’on lui connaît, le malade, homme de courage et de sang-froid, le pria de regarder avec soin la moitié de clavicule qui lui restait, aimant mieux se la voir enlever sur le champ si la carie l’avait déjà attaquée, que d’être forcé de