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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/146

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FORMATION DES ÊTRES.

par le périoste interne ; il y a mutation continuelle de toutes les parties qui le composent. La forme reste et la matière change ; et c’est ce que Buffon et Cuvier semblent avoir pressenti : « Ce qu’il y a, dit Buffon, de plus constant, de plus inaltérable dans la nature, c’est l’empreinte ou le moule de chaque espèce ; ce qu’il y a de plus variable et de plus corruptible, c’est la substance qui les compose[1]. »

« Dans les corps vivants, dit Cuvier, aucune molécule ne reste en place ; toutes entrent et

    dans une longueur de 5 centimètres, le séquestre n’est constitué que par une lame irrégulière correspondant à la face externe de l’os ; dans le reste de sa longueur, c’est-à-dire dans une longueur de près de 15 centimètres, c’est une portion comprenant toute l’épaisseur du tibia. Au niveau du siége de la fracture, on voit très-clairement que le séquestre en ce point comprend, en effet, toute l’épaisseur du tibia ; car les faces et les angles de l’os sont conservés dans toute leur intégrité ; au-dessous de ce point l’os est érodé à sa surface et plus ou moins irrégulier. Je vous envoie la pièce anatomique et je puis montrer à l’Académie l’homme sur lequel a été recueillie cette observation. D’après les faits que j’ai vus, je ne crains pas de dire que l’amputation à la suite des fractures les plus graves ne doit être pratiquée que très-rarement, et dans les cas seulement où il ne sera pas possible de temporiser. »

  1. T. II, p. 521.