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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/20

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ONTOLOGIE NATURELLE

martre, Cuvier a trouvé plus de quarante espèces de pachydermes qui n’existent plus aujourd’hui. On compte par milliers les reptiles et les poissons qui ont cessé de vivre ; on compte près de quarante mille espèces de coquillages perdus.

Faut-il que la physiologie reste éternellement étrangère à ce grand ensemble d’études nouvelles que notre siècle a vues naître ? Se bornera-t-elle toujours à étudier les organes et les fonctions, sans s’occuper jamais des êtres ?

J’ose dire que ces espèces perdues manquaient à la physiologie. En comblant les lacunes, elles nous ont permis d’embrasser l’unité du règne animal. Une des meilleures vues de M. de Blainville a été de faire entrer les fossiles dans l’échelle des êtres[1], pour la première fois bien comprise. Cuvier niait l’échelle des êtres, et M. de Blainville la complétait précisément avec les découvertes de Cuvier.

On dira : mais si tant d’espèces se perdent, la vie finira donc par disparaître du globe ?

  1. Voyez mon Éloge de M. de Blainville, dans le premier volume de mes Éloges historiques. Paris, 1856.