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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/240

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DISTRIBUTION DES ÊTRES SUR LE GLOBE

ches des nuages et font descendre des courants d’air le long de leurs versants, la multitude et la largeur prodigieuse des fleuves qui, après un grand nombre de sinuosités, vont chercher toujours, pour se jeter dans la mer, les côtes les plus lointaines ; des steppes dépourvus de sable, et par là moins prompts à s’échauffer ; les forêts dont est remplie la plaine entrecoupée de fleuves qui avoisine l’équateur, forêts impénétrables qui protègent la terre contre le soleil ou n’en laissent passer les rayons qu’en les tamisant à travers leur feuillage, et, dans l’intérieur du pays, aux lieux les plus distants de la mer et des montagnes, exhalent dans l’air d’énormes masses d’eau qu’elles ont aspirées ou produites elles-mêmes par l’acte de la végétation : toutes ces circonstances assurent aux basses terres du Nouveau Monde un climat qui, a par son humidité et sa fraîcheur, contraste singulièrement avec celui de l’Afrique. Elles sont les seules causes de cette séve exubérante, de cette végétation vigoureuse, caractère distinctif du continent américain.

« … Sans doute l’Amérique du Sud offre, si l’on considère son contour extérieur et la direction de ses côtes, une ressemblance frap-