Aller au contenu

Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/26

La bibliothèque libre.
Cette page a été validée par deux contributeurs.
10
SPÉCIFICATION DES ÊTRES

ver à une condition commune. Ainsi, l’espèce est une abstraction.

Mais cette idée abstraite est fondamentale. La classification tout entière (embranchements, classes, ordres, genres,) n’a été imaginée que pour arriver à l’espèce, qu’en vue de l’espèce.

« L’espèce, dit Buffon, est une succession constante d’individus semblables et qui se reproduisent[1]. »

Cuvier a adopté la définition de Buffon, à de très-légères différences près dans les termes. Pour lui, « l’espèce est la réunion des individus descendus l’un de l’autre ou de parents communs, et de ceux qui leur ressemblent autant qu’ils se ressemblent entre eux[2]. »

Il y a vingt ans, je m’occupai du caractère de l’espèce[3]. Les idées étaient alors dans un grand désordre sur ce point. Une philosophie nouvelle donnait cours à l’opinion que les espèces sont variables.

J’étais confusément dans l’opinion contraire. J’avais senti, de bonne heure, qu’il devait y avoir

  1. Œuvres complètes de Buffon, t. II, p. 416.
  2. Le Règne animal, t. I, p. 16 (seconde édition).
  3. Voyez mon livre intitulé : Histoire des travaux de Cuvier.