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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/37

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FIXITÉ DE L’ESPÈCE.

rieures du crustacé et en a fait des vertèbres : de là le serpent. Après le serpent, est venu le lézard. Les pattes de devant du lézard se sont transformées en ailes, et de là l’oiseau. De progrès en progrès, la Nature a formé les quadrupèdes, les quadrumanes et enfin l’homme.

Il serait puéril de s’arrêter à faire sentir le ridicule de ces idées. Mais on est confondu quand on voit, dans notre siècle, des hommes de génie se laisser aller à des idées tout aussi absurdes.

M. de Lamarck, par exemple, tire tous les animaux de la monade. De la monade, il passe au polype. Au moyen des efforts qu’il s’impose et des habitudes qu’il prend, le polype se donne successivement toutes les formes jusqu’aux plus élevées.

L’habitude joue un rôle incroyable dans les rêveries de Lamarck.

Il y a des oiseaux à jambes courtes et des oiseaux à jambes longues. Le martinet les a très-courtes, c’est parce qu’il s’est plus appliqué à voler qu’à marcher. Au contraire, les oiseaux de rivage, les échassiers, les ont très-longues parce qu’ils ont plus marché que volé.

La girafe n’ayant pas voulu paître à terre, mais