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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/44

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SPÉCIFICATION DES ÊTRES.

l’espèce. Encore une fois, l’espèce est donc fixe.

Ainsi nous voyons que les causes extrinsèques, qu’elles soient lentes ou violentes, ne peuvent amener la transformation de l’espèce, puisqu’elles ne l’ont pas amenée. C’est le fait qui parle.

Examinons maintenant les causes intrinsèques. La principale de ces causes est dans le croisement des espèces.

Or, jamais le croisement des espèces n’a donné d’espèce intermédiaire.

Nous savons déjà qu’il n’y a qu’un petit nombre d’espèces qui puissent se mêler et produire ; et encore, pour ce petit nombre, la fécondité est-elle bornée.

Il y a des espèces, très-voisines, qui n’ont même pas cette fécondité bornée. Je cite pour exemple le chien et le renard.

Dans le squelette de ces deux animaux, il n’y a aucune différence : le crâne et particulièrement les dents sont les mêmes. Quel est donc le caractère qui les distingue et les sépare, non pas seulement spécifiquement, mais génériquement, et même plus profondément encore, puisqu’il les empêche de produire ensemble ? Ce caractère se trouve dans la forme de la pupille : le chien a une pupille circulaire, tandis que dans le renard