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DE LA RACE.

lement, dans chaque portée, il a pris les couples les plus petits. S’il y a, dans l’organisation, une tendance à s’accroître, il y en a aussi une à se réduire.

Le chien, à l’état sauvage, est à peu près de la taille du renard : la création de deux races où la taille naturelle du chien est exagérée au point de grandeur ou de petitesse que je viens de dire, est quelque chose de prodigieux.

Ce double phénomène d’accroissement et de réduction a lieu partout. Le cheval primitif était de la taille de l’âne ou du zèbre. C’est l’art de l’homme qui produit nos énormes chevaux de trait. Comme extrême opposé, nous avons des chevaux remarquablement petits, les poneys.

L’art de l’homme peut aller jusqu’à faire acquérir au bœuf le double de sa taille normale.

Ainsi donc : 1o tendance à varier soit en accroissement soit en réduction, et 2o tendance à l’hérédité des variations ; voilà les deux sources naturelles des races.

Ajoutons que la variation est de deux sortes : 1o elle peut porter sur le total de l’individu, et c’est celle qui nous donne des animaux plus ou moins grands ; 2o elle peut ne porter que sur