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Page:Flourens - Ontologie naturelle (1861).djvu/86

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SPÉCIFICATION DES ÊTRES.

Quoi qu’il en soit, prenons les deux extrêmes. Les différences sont-elles de nature à jeter du doute sur l’unité de l’espèce humaine ? Évidemment non. La race est différente, non l’espèce. Rappelons-nous ces chiens si différents de forme et même de squelette, ces crânes lisses à côté de ces crânes armés de crêtes, etc. Est-ce que l’Européen et le nègre sont aussi dissemblables entre eux par leur crâne que le sont le carlin et le bouledogue ? Et puisque ceux-ci sont de la même espèce, pourquoi l’Européen et le nègre, bien moins dissemblables, ne seraient-ils pas de la même espèce ?

Passons à la seconde objection contre l’unité de l’espèce humaine : la différence dans la couleur de la peau.

Blumenbach, qui a fait de si beaux travaux sur le crâne, ne s’est pas occupé de la peau.

Mes études anatomiques sur la peau humaine m’ont convaincu que la peau des hommes de race caucasique et celle des hommes de race éthiopique sont la même peau.

La peau humaine se compose fondamentalement de trois lames ou membranes distinctes : 1o l’épiderme externe ; 2o l’épiderme interne ; 3o le derme. Nous retrouvons cette structure