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Page:Fonson, Wicheler - Le Mariage de mademoiselle Beulemans, 1910.djvu/45

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ALBERT

Laissez-moi partir, Mademoiselle. Vous n’ignorez pas que depuis longtemps je suis hanté par l’idée de rentrer à Paris. Il y a Mme Beulemans, il y a M. Beulemans, M. Séraphin… Séraphin !…

SUZANNE

Je ne veux pas, monsieur Albert.

ALBERT

Non, croyez-moi, laissez-moi partir. Cette hostilité finit par m’être à ce point pénible que je ne puis plus la supporter. Et je ne la rencontre pas seulement chez votre père, chez votre mère, chez M. Séraphin, mais même chez des gens à l’indifférence desquels j’espérais pouvoir prétendre. Plus je m’efforce d’attirer vers moi les sympathies, plus je vois que je suis irrémédiablement antipathique…

SUZANNE

Mais non !…

ALBERT

Mais si… Tenez, un exemple : Tout à l’heure, j’ai rencontré dans l’escalier Isabelle, votre bonne ; elle était chargée de deux seaux d’eau remplis jusqu’au bord ; à chaque pas qu’elle faisait, l’eau menaçait de déborder. Pour rendre sa corvée moins pénible, je pris un des seaux et je le montai jusqu’au palier.

SUZANNE

Eh bien ?