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Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/171

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ŒUVRES DE FONTANES.

Sa modeste compagne enchante son réveil.
Déjà fuit son bonheur avec son innocence :
Le premier juste expire ; ô terreur ! ô vengeance !
Un déluge engloutit le monde criminel.
Seule, et se confiants l’œil de l’Éternel,
L’Arche domine en paix les flots du gouffre immense,
Et d’un monde nouveau conserve l’espérance.

 Patriarches fameux, chefs du peuple chéri,
Abraham et Jacob, mon regard attendri
Se plait à s’égarer sous vos paisibles tentes :
L’Orient montre encor vos traces éclatantes,
Et garde de vos mœurs la simple majesté.
Au tombeau de Rachel je m’arrête attristé,
Et tout-à-coup son fils vers l’Égypte m’appelle.
Toi qu’en vain poursuivit la haine fraternelle,
Ô Joseph, que de fois se couvrit de nos pleurs
La page attendrissante où vivent tes malheurs !
Tu n’es plus. Ô revers ! près du Nil amenées,
Les fidèles tribus gémissent enchaînées.
Jéhovah les protège, il finira leurs maux.
Quel est ce jeune enfant qui flotte sur les eaux ?
C’est lui qui des Hébreux brisera l’esclavage.
Fille des Pharaons, courez sur le rivage,
Préparez un abri, loin d’un père cruel,
À ce berceau chargé des destins d’Israël.
La mer s’ouvre : Israël chante sa délivrance.
C’est sur ce haut sommet qu’en un jour d’alliance,
Descendit avec pompe, en des torrents de feu,