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Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/196

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STANCES.


Par toi du sol le plus prospère
Les moissons cessent de fleurir ;
Dans le lit où mourut son père
L’enfant n’est plus sur de mourir.

Du sein de ses paisibles lares
Il fuit devant ses oppresseurs,
Et va chez des peuples barbares
Porter nos muses et nos mœurs.

De quels coups son âme est atteinte !
Que d’ennuis viennent l’assiéger !
Comme Ovide il redit sa plainte
Aux échos du fleuve étranger.

Chère patrie ! aimable France !
Climats si purs, soleil si doux,
Le premier cri de l’espérance
L’a fait revoler près de vous.

Déjà son œil a vu paraître
Le coq doré, les longues tours
De ce manoir noble et champêtre
Qui lui rappelle ses beaux jours.

Comme il s’émeut quand il contemple
L’enclos par ses mains embelli !