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Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/198

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STANCES.


Aujourd’hui, de son opulence
Ils héritèrent à vil prix,
Et plus d’un, avec insolence,
Du maître usurpa les débris.

Cependant leur bassesse altière
Oublia ses généreux soins,
Et leur porte inhospitalière
Est sourde au cri de ses besoins.

Jadis, dans Rome et dans Athènes,
Auprès des dieux réfugié,
Le proscrit confiait ses peines
Aux saints autels de la pitié.

Ses infortunes honorables
Trouvaient partout un noble appui ;
Les eaux et les feux secourables
Étaient prodigués devant lui.

Maintenant la garde des villes
En défend l’accès au malheur,
Et le roi même sans asiles
Ne sait où porter sa douleur.

Heureux qui de ses mains rustiques
Traçant de modestes sillons,