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Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/275

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ŒUVRES DE FONTANES.


Du trépied delphien tu redis les oracles,
La savante Dodone annonça tes miracles
 Jusqu’en ses autres sourds ;
Tu diriges le chœur des nymphes innocentes,
Des neuf sœurs d’Apollon et des Grâces décentes
 Qui les suivent toujours.

Quand ta voix retentit, Lyre majestueuse.
Des sens désordonnés l’ardeur tumultueuse
 Cède au frein du devoir ;
Seule, tu peux calmer les fureurs populaires,
Et du sceptre royal, des faisceaux consulaires,
 Maintenir le pouvoir.

Ô ! si du genre humain tu charmais la jeumesse,
Si des âges grossiers tu formais la rudesse
 Aux plus douces vertus,
Quand des ages polis s’épuisa l’énergie,
Ose encor ranimer la sombre léthargie
 Qui les tient abattus.

Jadis fondés par toi, les empires chancèlent ;
D’un germe destructeur en tous lieux se décèlent
 Les signes trop certains ;
Je ne sais quelle force aveugle et redoutable
Pousse les nations au terme inévitable
 Marqué pour leurs destins.