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Page:Fontanes - Œuvres, tome 1.djvu/306

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LA STATUE DE HENRI IV.


Sur une pierre inébranlable,
Plus dure que le diamant,
Au sein d’une ombre inviolable
Dieu plaça l’autel du serment :
C’est là que sa main toujours sûre
Prête à confondre le parjure
Dont le cœur démentit la voix,
Sur une table vengeresse
À jamais grave la promesse
Que les sujets font à leurs rois.

Si l’intérêt ou le faux zèle
Affecte un langage imposteur,
Alors la Justice immortelle
Prend son glaive exterminateur ;
Des lois la barrière est franchie,
Tous les fléaux de l’anarchie
Frappent un peuple épouvanté ;
Les rois n’ont plus de privilège,
Et la révolte sacrilège
Abat leur trône ensanglanté.

Mais où va s’égarer ma lyre ?
Ô Muse ! crains de retracer
Des temps d’opprobre et de délire
Que ce beau jour doit effacer ;
Laisse dans leur ignominie
Tomber ces tyrans sans génie