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Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/100

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montent en haut dès qu’elles sont mises en mouvement par la chaleur. Il faut que ce soit quelque amas de rochers & de marbres où il ne se fait point d’évaporations ; d’ailleurs, elles se font si naturellement & si nécessairement, où il y a des eaux, qu’il ne doit point y avoir d’eaux où il ne s’en fait point. Qui sont donc les habitants de ces rochers qui ne peuvent rien produire, & de ce pays qui n’a point d’eaux ? & quoi, s’écria-t-elle, il ne vous souvient plus que vous m’avez assurée qu’il y avoit dans la Lune des mers que l’on distinguoit d’ici ? Ce n’est qu’une conjecture, répondis-je, j’en suis bien fâché ; ces endroits obscurs, qu’on prend pour des mers, ne sont peut-être que de grandes cavités. De la distance où nous sommes, il est permis de ne pas deviner tout à fait juste. Mais, dit-elle, cela suffira-t-il pour nous faire abandonner les habitants de la Lune ? Non pas tout à fait, Madame, répondis-je,