Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/193

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nous reprochent l’inutilité de ce grand espace. Qu’ils ne s’inquiètent plus, nous en avons trouvé l’usage, c’est l’appartement des planètes étrangères qui entrent dans notre monde.

J’entends, dit-elle. Nous ne leur permettons pas d’entrer jusque dans le cœur de notre tourbillon, & de se mêler avec nos planètes, nous les recevons comme le Grand Seigneur reçoit les ambassadeurs qu’on lui envoie. Il ne leur fait pas l’honneur de les loger à Constantinople, mais seulement dans un faubourg de la ville. Nous avons encore cela de commun avec les Ottomans, repris-je, qu’ils reçoivent des ambassadeurs sans en renvoyer, & que nous ne renvoyons point de nos planètes aux mondes voisins.

À en juger par toutes ces choses, répliqua-t-elle, nous sommes bien fiers. Cependant je ne sais pas trop encore ce que j’en dois croire. Ces