Aller au contenu

Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/236

La bibliothèque libre.
Cette page n’a pas encore été corrigée

répliquai-je, malgré cette économie, il y auroit à l’égard de notre Terre deux causes de crépuscules, dont l’une, qui est l’air épais du Soleil, seroit assez inutile, & ne pourroit être qu’un objet de curiosité pour les habitants de l’observatoire ; mais il faut tout dire, il se peut qu’il n’y ait que la Terre qui pousse hors de soi des vapeurs & des exhalaisons assez grossières pour produire des crépuscules, & la nature aura eu raison de pourvoir par un moyen général aux besoins de toutes les autres planètes, qui seront, pour ainsi dire, plus pures, & dont les évaporations seront plus subtiles. Nous sommes peut-être ceux d’entre tous les habitants des mondes de notre tourbillon à qui il falloit donner à respirer l’air le plus grossier & le plus épais. Avec quel mépris nous regarderoient les habitants des autres planètes, s’ils savoient cela ?

Ils auroient tort, dit la Marquise,