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Page:Fontenelle - Entretiens sur la pluralité des mondes.djvu/92

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étoient si ignorants qu’ils n’avoient garde de soupçonner qu’on pût se faire des chemins au travers des mers si vastes ; mais nous qui avons tant de connoissances, nous nous figurerions bien qu’on pût aller par les airs, si l’on pouvoit effective ment y aller. On fait plus que se figurer la chose possible, répliquai-je, on commence déjà à voler un peu ; plusieurs personnes différentes ont trouvé le secret de s’ajuster des ailes qui les soutinssent en l’air, de leur donner du mouvement, & de passer par-dessus des rivières. À la vérité, ce n’a pas été un vol d’aigle, & il en a quelquefois coûté à ces nouveaux oiseaux un bras ou une jambe ; mais enfin cela ne représente encore que les premières planches que l’on a mises sur l’eau, & qui ont été le commencement de la navigation. De ces planches-là, il y avoit bien loin jusqu’à de gros navires qui pussent faire le tour du monde. Cependant peu à peu sont venus