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Page:Forbin - Souvenirs de la Sicile.djvu/104

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DE LA SICILE.

mais, au fait, je ne vis rien, et mes compagnons de voyage n’en virent pas davantage.

Empressés de visiter Agrigente, nous suivions rapidement sur le rivage de la mer une grève jusqu’au bord de laquelle arrivaient des rizières, des plaines immenses, bien malsaines, inondées par les fleuves Isturus et Camicus. Nous aperçûmes dans les terres les ruines de Calata Bellota, château moresque, devenu ensuite la place d’armes de la maison de Luni (13). Des cahutes couvertes de chaume, placées tout le long de la côte, à environ un mille les unes des autres, sont habitées par les gardes sanitaires. Quelle triste existence que celle de ces malheureux dont les tempêtes sont l’unique distraction, et les naufrages les seuls spectacles !

J’essayai de trouver au moins une pierre de l’ancienne Héraclée sur le revers du Campo-Bianco. Un éboulement récent vient d’emporter dans la mer le peu qui existait encore de cette ville grecque il y a quelques années. Héraclée, autrefois Minoa, fondée par Doriéus, de la famille des Héraclides, ne vit plus que dans ses médailles (14).

Une côte sauvage nous ramena dans les